Visibilité à partir de laquelle les objets sont accessibles : Œ = œil nu, J = Jumelles, L = petite lunette, T = Télescope
M 13
Amas globulaire – Visibilité : Œ – Constellation : Hercule
Messier 13 est l’incontournable des soirées astronomiques d’été. Accessible à l’œil nu (dans de bonnes conditions : pas de lumière parasite, ciel sombre…), très facile à repérer dans la constellation d’Hercule (à un tiers de la distance Eta / Dzeta Herculi, en partant de l’étoile Eta, voir la carte de repérages de M 92), il est surtout très beau !
Il apparaît très brillant dans des jumelles ou un petit instrument, mais il faudra un télescope de 200mm de diamètre pour arriver à résoudre parfaitement cette boule cotonneuse en étoiles. Il ne reste plus qu’à admirer…
La lune
Satellite – Visibilié : Œ
Je vous livre quelques régions à surveiller cet été. Et tout d’abord, comment passer à côté du « Lapin de jade » visible à l’œil nu, sorte de « lapin crétin » (héros de jeux vidéos pour ceux qui ne connaissent pas) dessiné la tête et les oreilles en bas grâce aux étendues sombres de trois mers : Tranquillité, Sérénité et Fécondité.
Trois jours après la nouvelle lune, commencez à observer la lumière cendrée, lorsque les rayons solaires déviés par l’atmosphère terrestre éclairent faiblement la partie obscure de la lune.
Au Terminateur
À l’aide d’un instrument (jumelles, lunette ou télescope), surveillez au jour le jour la région du terminateur (la limite entre le jour et la nuit sur la lune) et notamment :
- Frascator J, cratère ébréché de 124km de diamètre, envahi par le matériau provenant de la mer du nectar, à découvrir au quatrième-cinquième jour (ou dix-huitième jour)La vallée des Alpes, profonde gorge en ligne droite sur 130 km, entre les cratères Platon et Cassini. à observer au septième jour (ou au 20ème jour)
- Les rainures Hyginus (évidentes, en forme d’accent circonflexe) et Triesnecker (plus discrètes) à découvrir sixième/septième jour (ou cinq/six jours après la pleine lune)
- Le mur droit, dénivellation rectiligne en forme d’épée facilement reconnaissable dans la mer des nuées, à ne pas manquer le huitième jour (et 21ème)
- L’immense cratère Clavius à proximité du pôle sud le huitième jour (et 21ème)
- Le cratère Tycho à découvrir au huitième/neuvième jour (et 21ème) mais aussi à l’approche de la pleine lune par ses impressionnants rayonnements qui peuvent couvrir jusqu’à la moitié du disque lunaire
- Lever (ou coucher) de soleil sur le superbe cratère Copernic, 90 km de diamètre, culminant à 900m au-dessus de la plaine environnante, profond de 3600m. Le neuvième jour (et 22 ème)
- Le dixième jour, scrutez le golfe des iris et le promontoire Héraclide
- Pêle-mêle, citons encore le cratère Platon (jour 8) qui s’assombrit au fur et à mesure qu’on se rapproche de la pleine lune, le lever de soleil sur les monts Apennins (jour 7), la vallée de Schröter en forme de w à côté d’Aristarque le onzième jour… La liste est longue !
Le mieux est d’observer la lune au jour le jour muni d’un atlas de la lune et de partir à l’aventure… Pensez aussi à installer l’excellent logiciel VirtualMoon !
IC 4665 et NGC 6633
Amas ouverts – Visibilité : Œ – Constellation : Ophiuchus
L’amas IC 4665 (IC pour Index Catalogue) se repère facilement à l’œil nu dans le ciel. C’est d’ailleurs par hasard que je suis tombé dessus un soir d’été, en parcourant la vaste constellation d’Ophiuchus. J’observais les alentours d’un petit triangle isocèle d’étoiles non loin de Beta Ophiuchus lorsque j’ai remarqué cette petite tache, au-dessus de cette dernière. La pointe ouest du petit triangle pointe aussi l’amas.
Pour l’observer, privilégiez une paire de jumelles ou des instruments de diamètre modeste, l’ensemble pauvre en étoiles (une trentaine) et étendu ne se prête pas à de forts grossissements. Il reste néanmoins très joli à regarder, notamment aux jumelles.
Non loin de là se trouve l’amas NGC 6633, lui aussi repérable à l’œil nu. Reportez quatre fois la distance de deux des étoiles du petit triangle à côté de béta oph (70 et 68 oph). Privilégiez les jumelles ou un faible grossissement au télescope pour admirer cet amas très esthétique sur fond de Voie Lactée.
Collinder 399
Amas ouvert – Visibilité : Œ – Constellation : Petit Renard
Envie de découvrir des objets issus de catalogues un peu plus exotiques ? Essayez Collinder 399. Il est déjà repérable à l’œil nu comme une petite tache lumineuse coincée entre la constellation de la flèche et la tête du Cygne (Albireo), dans le Petit Renard. Il fait partie de ces objets larges qu’il est préférable d’observer dans des jumelles, où il est magnifique. Avec une lunette de courte focale, munissez-vous d’un oculaire grand champ et faible grossissement pour espérer contempler le cintre dans son intégralité. Pourquoi le cintre ? L’image ci-dessus est assez parlante… Une barre d’étoiles brillantes surmontées d’un crochet au centre. Vous l’aurez compris, il ne sert à rien de grossir , sinon, on se retrouve avec plus qu’un bout de cintre et la vision perd tout son intérêt ! (Cr399 est présent sur la carte de Gamma du Dauphin ci-dessous)
M 39
Amas ouvert – Visibilité : Œ – Constellation : Cygne
La région du Cygne est riche en amas ouverts, la difficulté étant de les distinguer sur fond de Voie Lactée particulièrement dense. Il en est un qui se distingue, notamment à l’œil nu, c’est M 39. Pour le repérer, si je vous dis qu’il se situe entre le Cygne et le Lézard, je ne suis pas sûr de vous aider… Sachez seulement qu’à l’œil nu, recherchez-le bien au nord de Deneb, l’étoile principale du Cygne, à 9 degrés d’écart.
Sa forme triangulaire se distingue bien aux jumelles. Le spectacle sera d’autant plus intéressant que vous ne chercherez pas à grossir. Oculaire grand champ et instrument de courte focale sont à privilégier, car l’amas, composé d’une cinquantaine d’astres, est large comme la pleine lune.
Astuce : Pour estimer les distances dans le ciel, tendez votre bras vers le ciel. La largeur de votre main, les doigts joints correspond à 10° sur la voûte céleste, avec le seul pouce écarté on arrive à 15°, et en écartant tous vos doigts, toujours bras tendu, la distance entre le pouce et l’auriculaire correspond à 20°
M 5
Amas globulaire – Visibilité : Œ – Constellation : Tête de Serpent
Moins connu que l’amas d’Hercule, il est pourtant plus important en taille. Il est certes moins facile à pointer que ce dernier, plus isolé dans le ciel. Situé dans la tête du Serpent, il faut s’aider de deux étoiles de la constellation voisine, 109 et 110 de la Vierge pour le retrouver. Il suffit de prolonger vers l’Est une fois la distance entre 109 et 110 et vous êtes arrivé.
L’avantage d’observer M 5 est qu’il permet d’être résolu en étoiles même avec des instruments modestes. De nombreux détails apparaissent à des diamètres supérieurs. A ne pas manquer !
Barnard 59 – 65 – 67 – 78
Néb. sombre – Visibilité : Œ – Constellation : Ophiuchus
By ESO/Yuri Beletsky – http://www.eso.org/public/images/yb/, CC BY 4.0, Link
Beau challenge que voilà avec l’observation de la nébuleuse sombre de la Pipe ! Elle ne supporte pas les ciels médiocres pollués par les lumières parasites ou manquant de transparence. Si les conditions sont réunies, cet objet imposant (5°, dix fois le diamètre de la lune) pourra être contemplé à l’œil nu. Dans des jumelles, vous pourrez vous balader du tuyau au fourneau…
Pour la repérer, la Pipe se trouve au sud et à l’est de Theta d’Ophiuchus. Le fourneau de la pipe est pointé par le bec de la théière (la forme de la constellation du Sagittaire). Aidez-vous de la carte proposée pour M 24 ci-dessous.
Astuce : Préservez votre vision nocturne ! Dans l’obscurité, l’œil met plusieurs dizaines de minutes pour augmenter considérablement sa sensibilité au peu de lumière résiduelle, comme celle émanant des étoiles. mais il faudra juste une fraction de seconde pour tout perdre, juste avec la lumière de phares de voitures, d’une lampe de poche ou simplement d’un portable allumé. La lumière blanche est l’ennemie de l’astronome. Si vous avez malgré tout besoin d’un peu de lumière, privilégiez les éclairages rouges, ils sont absolument inoffensifs pour votre vision nocturne !
M 8 et M 20
Néb. diffuses – Visibilité : Œ – Constellation : Sagittaire
Voilà une grosse boule de coton, bien brillante, bien visible à l’œil nu, en plein cœur de la constellation du Sagittaire ! Pour être sûr de ne pas la confondre avec toute cette cotonnerie qui grouille dans la région, vous pouvez repérer M 8 à cinq degrés ouest de l’étoile située à la pointe de la théière, Kaus Borealis (Lambda Sgr). Elle est surnommée la nébuleuse de la Lagune car elle est traversée par un canal sombre et tortueux.
Déjà avec un petit instrument, une région ronde et brillante se détache à l’ouest du canal. une nébulosité plus diffuse se poursuit sur l’autre rive. Le spectacle est encore plus grandiose avec l’ajout de filtre. Et puis quelle taille impressionnante !
Aux jumelles, 1,5 degrés au-dessus de la Lagune, vous remarquerez une pâle nébulosité. Il s’agit de Messier 20. Dans un télescope, elle devient plus évidente. Un filtre UHC apportera du contraste. Surnommée nébuleuse Trifide ou nébuleuse du trèfle, est est traversée en son centre par de sombres chenaux. Pour commencer à les observer, vous devez avoir un télescope de 200 mm de diamètre minimum. Avec un diamètre supérieur, une extension bleutée apparaîtra faiblement.
La carte proposée pour M 24 ci-dessous vous aidera à les repérer.
M 24
Nuage stellaire – Visibilité : Œ – Constellation : Sagittaire
Messier 24 n’est pas réellement un objet du ciel profond. Il s’agit plutôt d’un vaste nuage stellaire s’étendant entre 10 000 et 16 000 années-lumière de nous, renfermant plusieurs autres objets, : nébuleuses planétaires (Ngc 6567, PN G11.7-0.0), amas ouverts (Mrk 38, Cr 469), quelques étoiles variables…
M 24 est un plaisir pour les yeux ! Parfaitement visible à l’œil nu, les jumelles dévoilent un fourmillement d’étoiles, alors que des instruments (légèrement) plus puissants rendront accessibles les objets qu’il abrite. Un vrai feu d’artifice !
M 22
Amas globulaire – Visibilité : Œ – Constellation : Sagittaire
Messier 22 ne sera pas difficile à trouver, et c’est tant mieux car il mérite le détour. Si seulement il était un peu plus haut dans le ciel pour nos latitudes… Pour le dénicher, il faut partir de la théière, forme caractéristique de la constellation du Sagittaire. Prenez l’étoile à la pointe du chapeau de la théière, Lambda Sgr, glissez d’un peu plus de deux degrés vers l’est, remontez légèrement, vous y êtes ! (cf carte M 24)
De taille imposante, déjà faiblement perceptible à l’œil nu, de nombreuses étoiles se révèlent en son centre dans un télescope de taille modeste. Contrairement à certains de ses collègues, il n’est pas fortement concentré, ce qui le rend si intéressant même dans de petits diamètres. De subtiles condensations se dévoilent à sa surface et sur les bords. Il est parfaitement résolu dans un diamètre supérieur. Profitez-en !
M 11
Amas ouvert – Visibilité : Œ – Constellation : Écu
Messier 11 est niché dans la petite constellation de l’Écu de Sobieski. Cette dernière impressionne plus par sa formidable concentration stellaire (on est dans la Voie Lactée) que par la figure qu’elle dessine (Aucune idée à quoi elle ressemble personnellement…)
Cet amas, surnommé aussi « l’amas du Canard Sauvage » se présente à l’œil nu ou aux jumelles comme une petite tache floue non loin de la pointe sud de la constellation de l’Aigle. (voir la carte de repérage de IC 1295) Mais le spectacle devient vraiment vertigineux dans un télescope, à partir d’un 115 mm de diamètre. La tache floue devient alors un fourmillement extrêmement compact de plus de 500 étoiles. Un grossissement faible à moyen suffit à notre bonheur.
Je me souviens encore l’avoir admiré un soir d’été en bord de mer, face à l’océan. Cette vision, à tomber par terre, est gravée à jamais dans ma rétine…
NGC 7000
Néb. diffuse – Visibilité : Œ – Constellation : Cygne
Remontons à tire d’aile la constellation du Cygne… En présence d’un ciel bien sombre, à trois degrés Est-Sud-Est de l’étoile principale Deneb, vous devinerez à l’œil nu une vaste condensation d’étoiles. Il s’agit de la nébuleuse America et sa voisine, le Pélican (Ngc 7000 et IC 5070). Ces deux nébuleuses n’en font en fait qu’une seule, des chenaux sombres de gaz et de poussière les séparant artificiellement. Aidez-vous de la carte proposée ci-dessous pour le repérage.
La nébuleuse, très étendue et très pâle, se fait très discrète, voire invisible aux instruments. Un filtre UHC vous permettra d’admirer sa forme si caractéristique. America est si étendue qu’un instrument de courte focale muni d’un oculaire grand champ à faible grossissement sont à privilégier, afin de parcourir les rivages du golfe du Mexique ou de la Floride, de deviner les contours du Pélican. La vision est saisissante et nous laisse rêveur…
M 31
Galaxie – Visibilité : Œ – Constellation : Andromède
La plus belle des galaxies du ciel boréal… Je veux parler bien sûr de la Grande Galaxie d’Andromède ! M31 est une galaxie aisément visible à l’œil nu sous nos latitudes, son repérage en est d’autant plus facilité. En partant du côté Nord-Est du grand Carré de Pégase, comptez les brillantes étoiles qui constituent la constellation d’Andromède, une deux… Arrêtez-vous sur Mirach (Beta d’Andromède) et ne craignez pas son fantôme*, il est inoffensif. Remontez maintenant perpendiculairement jusqu’à Mu, reportez encore une fois la distance et… qu’est-ce que c’est que cette vague nébulosité? Andromède, bien sûr !
M 31 est absolument magnifique à observer aux jumelles, d’autant plus que ce sera probablement le seul moyen de l’admirer dans son intégralité. Sa taille est en effet gigantesque, six fois plus large que le diamètre de la lune ! Lumineuse et étirée dans les instruments les plus modestes, vous remarquerez outre son brillant noyau, deux petites tachounettes situées de part et d’autre de ce dernier. Il s’agit des galaxies satellites M 32 et M 110. Une grande richesse dans les détails sera perceptible avec des diamètres supérieurs…
NGC 869 – 884
Amas ouvert – Visibilité : Œ – Constellation : Persée
L’un des objets fétiche de toute soirée d’observation. Aussi connu sous le nom de « Double Amas de Persée », son repérage à l’œil nu est évident, comme deux petites taches cotonneuses entre les constellations de Persée et de Cassiopée. Splendide aux jumelles, il est nécessaire dans un télescope de privilégier un faible grossissement et un oculaire avec un grand champ de vision pour conserver la vision esthétique de ce duo d’amas composés respectivement de 400 et 300 étoiles. Avec un peu d’habitude, vous percevrez peut-être l’éclat rougeâtre de quelques étoiles géantes rouges. Incontournable !
Albireo
Étoile double – Visibilité : J – Constellation : Cygne
LA star de l’été. Considérée par beaucoup d’amateurs comme la plus belle des étoiles doubles du ciel boréal.
Facilement repérable car faisant partie de l’astérisme du Cygne (les yeux du Cygne, c’est elle), elle est aussi aisément accessible même aux instruments les plus modestes.
Mais ce qui fait son charme indéniable, c’est le contraste des couleurs : l’étoile principale est orangée quand sa compagne est bleutée. Un grossissement faible suffira. (à partir de 30x)
M 3
Amas globulaire – Visibilité : J – Constellation : Chiens de Chasse
Un beau bébé, un classique du ciel du printemps, encore visible à l’ouest durant l’été car situé dans la constellation des Chiens de Chasse. Son repérage n’est pas bien compliqué, quasiment à mi-chemin sur une ligne tirée entre la brillante Arcturus du Bouvier et la plus modeste Cor Caroli, principale étoile des Chiens de Chasse. Encore faut-il reconnaître la constellation des Chiens de Chasse ( Pas bien difficile : repérez deux étoiles placées sous la queue de la Grande Ourse, vous avez les deux principales étoiles des Chiens de Chasse)
Accessible aux jumelles, l’amas est superbe au télescope, car M 3 arbore un contraste harmonieux entre son centre et sa périphérie. Il poudroie littéralement d’étoiles dans un télescope de 200 mm de diamètre.
M 27
Néb. planétaire – Visibilité : J – Constellation : Petit Renard
Wouaaaaouh… La nébuleuse des onomatopées ! Préparez-vous à un choc visuel… L’une des plus proche nébuleuse planétaire (moins de mille années lumière), la plus large visuellement, elle est affublée de nombreux sobriquets, comme l’atteste la légende de l’image ci-dessus. M 27 est facilement repérable en partant de la pointe de la Flèche (L’étoile Delta de la Flèche) et en remontant de trois degrés vers le nord. Vous retrouverez également sa position sur la carte de Gamma du Dauphin ci-dessus.
Perçue comme une petite tache floue aux jumelles, elle se révèle et prend toute sa place dans le champ visuel d’un télescope. Jonglez avec les oculaires (euh… c’est juste une image, ça coûte cher ces machins-là) et les filtres, de nombreux détails dans sa structure en trognon de pomme apparaissent. L’étoile centrale, à l’origine de cette nébuleuse, aussi. Cerise sur le gâteau, une coloration verte se laisse deviner dans des télescopes de 300mm de diamètre (voire moins) ! Magique…
M 81 – M 82
Galaxies – Visibilité : J – Constellation : Grande Ourse
Ce duo de galaxies est un grand classique. Et plutôt facile à repérer ! Enfin, sauf quand ça veut pas. Cela arrive, parfois, surtout lorsque la Grande Ourse se trouve au zénith. Pensez donc, au zénith, c’est des coups à se tordre le cou ! Heureusement, l’été avançant, ce n’est plus trop le cas. Et donc pour repérer M 81 et M 82, tirez la diagonale entre gamma et alpha de la grande casserole (Phad et Dubhe), prolongez la une fois, vous ne devriez pas être très loin du but. Aidez-vous de la carte proposée pour M 3 ci-dessus.
Les deux galaxies sont déjà accessibles aux jumelles, surtout M 81. A faible grossissement dans un instrument modeste, vous aurez plaisir à les contempler ensemble, la distance qui les sépare visuellement étant à peine supérieure au diamètre de la pleine Lune. M 81, aussi appelée la galaxie de Bode, présente un disque brillant, nébuleux, ovale, avec un noyau lumineux. Pour espérer apercevoir ses bras spiraux, il faudra vous équiper d’un télescope de 400mm ou plus. Quant à M 82, la galaxie du Cigare, sa structure irrégulière en forme de… cigare est évidente dans un 115mm. D’autres détails seront accessibles dans un diamètre supérieur.
M 57 (et M 56)
Néb. planétaire – Visibilité : J – Constellation : Lyre
Malgré sa taille, M 57 est une merveille. Et incroyablement simple à pointer dans la constellation de la Lyre. Cette constellation, dominée par l’éclat de la brillante Vega, épouse la forme d’un parallélogramme lumineux. Prenez le petit côté opposé à Vega, visez quasiment le centre entre les deux étoiles formant ce petit côté, vous y êtes !
Sa forme caractéristique n’est accessible qu’à l’aide d’une lunette ou d’un télescope. Un disque légèrement ovale apparaît dans les instruments les plus modestes. Dans un télescope de 115mm, l’anneau se forme. Au fur et à mesure que l’on monte en diamètre, la structure de l’anneau s’affine et gagne en nuances. Pour voir l’étoile centrale, il faudra s’équiper d’un 450mm au minimum. Mais déjà, la vision de l’anneau de la Lyre dans un Celestron C14 (350mm), une nuit d’automne sur un des sommets de l’Atlas marocain nous aura laissé un souvenir… Jouissif !
Puisque vous êtes dans la région, je vous propose un petit défi bonus : Maintenant que vous savez repérer M 57, recherchez Albireo, à près de 10° de là, dans la constellation voisine du Cygne. Entre les deux, à un tiers de distance d’Albireo, se cache un objet de Messier trop souvent délaissé par les observateurs : l’amas globulaire M 56 ! N’hésitez pas à lui rendre visite…
M 56 et M 57 sont présents sur la carte de repérages ci-dessous
M 10 – M 12
Amas globulaire – Visibilité : J – Constellation : Ophiuchus
Difficile de dissocier Messier 10 et Messier 12, deux amas globulaires séparés l’un de l’autre par trois degrés d’arc et situés au milieu de nulle part, dans le ventre mou de la grande constellation d’Ophiuchus.
Pour les rechercher aux jumelles, je pars généralement du duo d’étoiles Yed Prior et Yed Posterior (Delta et Epsilon Ophiuchi) pour glisser doucement vers Beta Ophiuchi (Cebalrai). Sur le chemin se dresse fièrement M 12, amas brillant et contrasté, résolu en étoiles dans un 200 mm. Glissez maintenant sur la droite et légèrement vers le bas, c’est au tour de M 10 d’apparaître, moins contrasté que son voisin, mais tout aussi lumineux. Braquez maintenant un télescope de courte focale avec un oculaire grand champ, voilà le beau duo enfin réuni !
M 106
Galaxie – Visibilité : J – Constellation : Chiens de chasse
Encore une très belle galaxie, et qui plus est, accessible aux instruments les plus modestes ! Pour repérer M 106, vous pouvez tenter de reprendre le même axe tracé pour M81 – M 82, mais dans l’autre sens, vers le bas. En suivant ce chemin, la galaxie se trouvera à 7,5 degrés de Phad (aussi connue sous le nom de Phecda). Aidez-vous de la carte proposée ci-dessous.
Visible aux jumelles, elle prend la forme d’une grande tache floue, un peu ovale et lumineuse, dans des petits instruments. plusieurs petites galaxies voisines seront visibles dans le même champ à partir d’un 200mm. Quant à percevoir des détails de sa structure ainsi que ses bras spiraux, un 250mm sera nécessaire.
M 92
Amas globulaire – Visibilité : J – Constellation : Hercule
Dans la constellation d’Hercule, un amas peut en cacher un autre ! Moins lumineux que M 13, il n’en est pas moins intéressant. Son repérage est un peu plus délicat. Si l’étoile Eta nous sert encore de point de repère, il faut tracer un segment avec l’étoile Iota d’Hercule, moins évidente à trouver. Et si M 92 est à 40% de la distance en partant de Iota, il est aussi légèrement décalé sur la droite, dans le sens Iota – Eta. Vous suivez ? Ce n’est pas grave, une âme charitable vous montrera le chemin lors d’une prochaine nuit d’observation…
Visible aux jumelles, il apparaît brillant, granuleux et diffus dans les télescopes d’initiation. Pour le résoudre parfaitement en étoiles, il faudra un diamètre bien supérieur : 250mm et plus. Par contre, il supporte aisément les forts grossissements.
M 101
Galaxie – Visibilité : J – Constellation : Grande Ourse
Il y a parmi le très riche bestiaire de galaxies de la constellation de la Grande Ourse un magnifique spécimen, visible par le dessus : M 101. La repérer ne posera pas beaucoup de problème, elle forme la pointe d’un triangle quasi isocèle dont la base serait constituée des deux étoiles de la queue du plantigrade, Alkaid et Mizar. Si besoin, aidez-vous de la carte proposée pour M 3 ci-dessus. La repérer est une chose, l’observer est une autre paire de manche… En effet, la densité d’étoiles d’une galaxie vue par le dessus est forcément moins grande que si elle était vue par la tranche, sa luminosité est donc moindre. Et c’est le cas ici pour M 101.
Elle est pourtant accessible aux jumelles, pour peu que vous ayez un ciel bien sombre. À faible grossissement, M 101 apparaît comme une tache pâle et étendue dans un petit instrument et de nombreux détails sont perceptibles à partir d’un 250mm. Dans tous les cas, elle constitue un test pour la qualité et l’obscurité de votre ciel…
M 4
Amas globulaire – Visibilité : J – Constellation : Scorpion
Bien que bas sur l’horizon, repérer M 4 est un jeu d’enfant. Coincé entre Antarès et Alniyat (sigma Sco), à seulement 1,2° d’Antarès, l’amas ressemble à une petite tache de la taille de la lune quand on l’observe aux jumelles. Facilement résolu en étoiles, on observera une barre d’étoiles en son centre avec un télescope de taille moyenne. M 4 est présent sur la carte proposée pour M 24 (non loin d’Antares)
M 51
Galaxie – Visibilité : J – Constellation : Chiens de chasse
Rendons-nous dans la constellation des Chiens de Chasse. Elle ne brille pas par l’éclat de ses étoiles principales, mais elle abrite l’une des plus belles galaxies du ciel boréal : M 51. Pour la repérer, tracez une perpendiculaire (approximative) au segment Alkaid – Mizar, en passant par Alkaid. Descendez de 3,5 degrés. Vous êtes arrivé. Si besoin, aidez-vous de la carte proposée pour M 3 ci-dessus.
Avec sa superbe esthétique, M 51 est l’une des cibles privilégiées des astrophotographes, mais pas seulement. Encore une galaxie vue par le dessus. Surnommée la galaxie du Tourbillon, elle a la particularité de montrer deux galaxies en interaction. Déjà accessible dans des jumelles relativement puissantes, elle laisse apparaître deux taches d’inégale grandeur disposées côte à côte dans un petit instrument. La structure spirale autour du noyau principal, brillant, est visible dans un 200 mm. Quant au pont de matière reliant les deux galaxies, il sera perceptible dans un diamètre supérieur. À ne pas manquer !
M 17
Néb. diffuse – Visibilité : J – Constellation : Sagittaire
Le repérage de ces grandes nébuleuses de l’été est d’une simplicité enfantine… Il suffit de partir de la plus brillante, la Lagune, et de remonter tranquillement vers le nord, en suivant la Voie Lactée, en jouant à saute-moutons. Après avoir passé M20, remontez encore de 8 degrés vers le nord, en décalant très légèrement vers l’est. En chemin, arrêtez-vous sur quelques jolis amas ouverts… Voilà, vous y êtes ? (cf carte M 24)
Devant vous se dresse M 17, la nébuleuse du Cygne, majestueux volatile évoluant sur la Voie Lactée, un bijou. De nombreux détails apparaissent déjà dans de petits instruments, comme sa forme en L. Elle devient très spectaculaire dans un 200mm, et l’usage d’un filtre UHC ou CLS renforcera le contraste de cette nébuleuse qui n’en demandait pas tant…
Astuce : Les filtres sont des accessoires souvent très utiles en astronomie. Il en existe de diverses sortes, pour des usages chaque fois particuliers. Ils ont pour effet de renforcer le contraste de l’objet observé. Les filtres anti-pollution permettent de contrer la pollution lumineuse des villes. Le plus plus poussé comme l’UHC (ultra high contrast) est idéal pour renforcer le contraste des nébuleuses mais est contre indiqué pour d’autres objets (étoiles et galaxies), pour ces derniers objets, il sera conseillé de prendre un filtre à spectre plus large, comme le CLS. L’OIII (oxygène 3) sera utilisé pour les nébuleuses planétaires.
M 16
AO + néb. diffuse – Visibilité : J – Constellation : Serpent
Reprenez maintenant votre route vers le nord, un peu moins de 2,5 degrés plus loin, vous apercevrez une petite tache floue aux jumelles. (cf carte M 24)
Sans filtres, vous n’observerez probablement que l’amas associé à la nébuleuse de l’Aigle, M 16, même dans un 200mm. Avec un filtre UHC, le spectacle est tout autre. Les draperies d’hydrogène ionisé se dévoilent soudain, de multiples extensions apparaissent. Le contraste est saisissant… Et les mythiques piliers de la création, immortalisés par le télescope Hubble, commencent à pointer dans un 250mm.
M 29
Amas ouvert – Visibilité : J – Constellation : Cygne
M 29 se trouvant dans une dense région de la Voie Lactée, le plus difficile sera de le distinguer du fond de ciel. Il faut le rechercher à proximité (1°42) de gam. Cyg. connue sous le nom de Sadr. Ce qui rend l’amas intéressant, c’est sa forme compacte, une sorte de mini pléiades, pauvre en étoiles mais relativement brillantes. (cf. NGC 7000 pour le repérage)
M 71
Amas globulaire – Visibilité : J – Constellation : Flèche
Voilà un amas qui ne posera pas de problème pour son repérage ! Niché dans la petite constellation de la flèche entre les étoiles Gamma et Delta, difficile de passer à côté. Par contre sa taille bien plus modeste permet tout juste de le deviner aux jumelles. Dans un télescope, cet objet peu condensé en son centre a pu parfois être pris pour un amas ouvert. M 71 est signalé sur la carte proposée pour NGC 7000.
NGC 6960 – 6992 – 6995
Rémanent de supernova – Visibilité : J – Constellation : Cygne
J’ai longtemps pensé qu’avec un modeste télescope, je n’arriverai jamais à observer les fabuleuses Dentelles du Cygne, qu’elles étaient destinées à des instruments d’exception. J’avais tort… Le choc visuel de la « première fois » n’en fut que plus fort ! Oh, bien sûr, pas de lumière parasite, pas de lune, un ciel bien sombre et limpide amélioreront encore le spectacle. Et puis c’est si grand, si étendu ! Si beau ! On sort étourdi et sonné, était-ce un rêve ?
Pour réaliser ce rêve, quelques ingrédients sont nécessaires. D’abord repérer la nébuleuse. Ce n’est pas bien difficile. Si vous regardez la figure du Cygne avec Deneb en haut, recherchez une étoile sous l’aile gauche, 52 du Cygne. Vous êtes arrivés. 52 est en effet au cœur de la partie droite des dentelles, ngc 6960. Suivez maintenant la courbure de l’arc et vous trouverez l’autre « gros morceau », l’aile gauche des dentelles, ngc 6992 – 6995. (cf. NGC 7000 pour le repérage)
Mais pour l’admirer, un filtre UHC ou OIII sera indispensable. Un grossissement faible et une focale courte rendront plus esthétique la vision, mais même avec cela, vous ne la découvrirez que par morceau. Déplacez-vous, suivez ses longs et gracieux filaments.Il ne sera pas facile de vous en détacher…
Vous pouvez aussi tenter de les observer aux jumelles, certains ont réussi, sans doute en intercalant un filtre entre l’œil et l’oculaire ?
M 15
Amas globulaire – Visibilité : J – Constellation : Pégase
Voici un objet d’automne qui commence à montrer le bout de son nez en deuxième partie de soirée, un amas globulaire très esthétique. Repérer M 15 dans la constellation de Pégase ne sera pas difficile, prolongez d’environ quatre degrés le segment formé par les étoiles Boham et Enif (Theta et Epsilon Pegasii) et il apparaîtra. (cf. M 31 pour le repérage)
Son noyau compact en fait un objet plutôt brillant, mais qui ne se laisse pas facilement résoudre en étoiles. Un télescope de 200 millimètre de diamètre viendra à bout de sa périphérie.
NGC 457
Amas ouvert – Visibilité : J – Constellation : Cassiopée
Cet amas nous fait littéralement tomber en enfance, ou pire, devenir complètement zinzins. Lors de nos soirées publiques, des spectateurs médusés nous voient agiter les bras en l’air, à lancer à tue-tête « COUCOU, E.T.! » Le problème, c’est que cette « zinzinerie » est très contagieuse. Le public, d’abord perplexe, se met à son tour à tomber en enfance après avoir observé l’incroyable : E.T. l’extra-terrestre est retourné maison, d’où il nous fait coucou !
Pour repérer la maison d’E.T., rien de plus simple : vous prenez la première pointe du W de cassiopée, celle de gauche, vous tournez légèrement à droite, et vous y êtes ! À l’œil nu, vous ne distinguerez que l’œil le plus brillant du petit bonhomme. Aux jumelles, une tache granuleuse apparaît. Dans un télescope, avec un grossissement faible à moyen, l’effet est garanti, la vision est inoubliable…
NGC 7789
Amas ouvert – Visibilité : J – Constellation : Cassiopée
Aussi surnommée « la rose de Caroline Herschel », ngc 7789 est facile à repérer à trois degrés de l’étoile Caph de la constellation de Cassiopée, en tirant une ligne perpendiculaire au segment Caph – Shedir (voir sur la carte de Ngc 457)
L’observer est un exercice délicat. Évitez les lumières parasites, une lune trop présente, car cette rose risquerait de s’éteindre. Constitué d’étoiles faibles, 200 environ, très compact, il s’apprécie dans un télescope avec un grossissement moyen. En sensations visuelles, il ressemble à M11, en beaucoup moins brillant. Magnifique et subtil.
NGC 7293
Néb. planétaire – Visibilité : J – Constellation : Verseau
Voilà une nébuleuse planétaire XXL par excellence… Contrairement à la plupart de ses congénères, il ne faut pas chercher à grossir pour espérer l’admirer ! Mais avant cela, il faut déjà l’avoir trouvée, et là aussi, ce n’est pas simple… Située dans un no man’s land de la constellation du Verseau, il nous a fallu conjuguer deux chemins pour la retrouver à coup sûr. Le premier se base sur une ligne formée par un groupe d’étoiles Psi (1, 2 et 3) et l’étoile Skat (Delta du Verseau), vous prolongez d’une longueur environ vers la droite et vous arrivez à peu près à destination. Le deuxième chemin part de Fomalhaut, l’étoile principale du Poisson Austral, vous fait remonter à la verticale. La triangulation avec le premier chemin permettra d’affiner la recherche….
Plus connue sous le nom de nébuleuse Helix, ngc 7293 s’apprécie dans un grand champ. Relativement basse sur l’horizon, elle se révèle durant l’été en deuxième partie de nuit. Aperçue dans une paire de jumelle, son observation sera grandement facilitée par l’usage d’un filtre OIII ou UHC. Dans des diamètres supérieurs, la nébuleuse en forme d’anneau s’avérera très sympa à observer, pour peu que le ciel soit bon…
Gamma du Dauphin
Étoile double – Visibilité : L – Constellation : Dauphin
Encore une binaire facilement repérable dans le ciel estival. Située au bout du nez de la constellation du Dauphin, une des rares constellations qui ressemble à ce qu’elle est censée représenter, gamma du Dauphin est de toute beauté dans un grossissement moyen. Elle arbore de jolies couleurs : jaune et vert. À ne pas manquer !
Rasalgethi
Étoile double – Visibilité : L – Constellation : Hercule
L’étoile principale de la constellation d’Hercule est située à sa base. Il ne faut pas la confondre avec sa proche voisine Rasalhague, de la constellation d’Ophiuchus. Cette étoile double serrée est tout juste séparée avec un grossissement moyen dans un 200mm. La vision est alors spectaculaire. Pour plus de confort, on peut préférer un grossissement plus fort.
La composante principale apparaît orangée. Sa compagne, plus faible, semble gris/vert.
NGC 6543
Néb. planétaire – Visibilité : L – Constellation : Dragon
C’est un sacré casse-tête pour repérer cette splendide mais petite nébuleuse planétaire, située dans la constellation tortueuse du Dragon. Je vous livre un chemin possible : En vous aidant de la carte ci-dessus, partez de la tête du Dragon, prolongez le segment Eltanin – Grummium jusqu’à tomber sur un quadrilatère peu brillant (étoiles de magnitude +4,7 à +5), observez les petits côtés parallèles, l’un est plus petit que l’autre. Tracez très approximativement les diagonales. En son centre vous trouverez la nébuleuse du compte à rebours… heu non, ce n’est pas ça, la nébuleuse de l’œil de chat plutôt, ngc 6543 !
Ce qui frappe au premier abord dans des petits instruments, c’est sa coloration bleutée. Elle est aussi brillante. Au fur et à mesure que l’on grossit et/ou que l’on passe à des diamètres supérieurs, sa forme ovale apparaît, des nuances se dévoilent dans sa structure, l’étoile centrale devient perceptible ainsi que des extensions fantomatiques. De la matière à passer de longs moments à son observation…
Alya
Étoile double – Visibilité : L – Constellation : Queue du serpent
Située à l’extrémité de la queue du serpent, Alya est une très jolie étoile double. Les deux composantes ont un éclat quasi équivalent, séparées de 23 secondes d’arc. Elles sont de couleur blanche toutes les deux et forment un couple très esthétique.
NGC 6826
Néb. planétaire – Visibilité : L – Constellation : Cygne
La constellation du Cygne est un jardin pour les nébuleuses planétaires ! Toutefois, sur un tel tapis d’étoiles, difficile de retrouver les nombreuses nébuleuses planétaires, parfois guère plus grosses qu’une tête d’épingle. Avec un peu de pratique, ngc 6826 se laisse relativement facilement repérer au bout d’une enfilade zigzagante d’étoiles constituée entre autres de Kappa, 7, Iota, Theta et 16 du Cygne, la nébuleuse se trouvant à 28 minutes d’arc de cette dernière, par ailleurs étoile double. L’enfilade est parfaitement visible au bout de l’aile droite du cygne, lorsque l’on regarde la constellation avec Deneb (l’étoile principale du Cygne) en haut.
Quasi stellaire à faible grossissement, son disque est bien mis en évidence avec un grossissement supérieur. À partir d’un télescope de 200mm, ne nombreux détails se dévoilent : l’étoile centrale, une légère coloration verte (le vert est généralement la première couleur que l’œil réussit à percevoir dans l’obscurité), et même les contours d’une enveloppe externe… Tant de richesse dans un si petit corps…
Ngc 6826 est surnommée la nébuleuse clignotante car en faisant alterner une vision décalée et une vision directe, la nébuleuse semble clignoter.
Astuce : La vision décalée est l’arme absolue de l’astronome. Lorsqu’on observe un objet faiblement lumineux, il est important de mettre tous ses atouts de son côté. Dans l’obscurité, la rétine de l’œil humain réagit différemment. Les capteurs photo-sensibles situés au centre de la rétine (appelés cônes) sont bien moins performants pour capter la luminosité résiduelle que ceux situés à sa périphérie (les bâtonnets). Ainsi, lorsque vous observez un objet faible, regardez juste à côté, vous le verrez bien mieux !
61 du Cygne
Étoile double – Visibilité : L – Constellation : Cygne
Impossible de passer à côté de 61 Cygni, ce petit bijou méconnu, en tout cas inconnu de moi avant l’été été 2015. Elle est simplement magnifique… Son repérage dans la constellation du Cygne n’est pas très aisé, mais avec un peu de patience, on y arrive. Il est vrai que le Cygne ne manque pas d’étoiles… Pas très loin de Deneb, 61 Cygni porte un surnom évocateur et mystérieux : l’étoile volante de Piazzi… Rien de surnaturel pourtant, l’explication est simple. Dans ses observations successives, l’astronome italien Piazzi avait remarqué que cette étoile semblait se déplacer par rapport à la voûte céleste environnante, d’où l’étoile volante. 61 Cygni est juste très proche de notre système solaire, ce qui met en évidence des effets de parallaxe très marqués…
Mais ce qui fait toute la beauté de cette binaire, c’est sa couleur : deux naines rouges, à peine plus serrées qu’Albireo ! Un faible grossissement suffit donc pour les séparer. Albireo peut trembler pour son statut de « Plus belle double du ciel boréal »… Le seul défaut de 61 Cygni est sa magnitude (+5,2), lui permettant certes d’être visible à l’œil nu dans un ciel sans lumière parasite, mais la rendant anonyme, perdue dans ce fourmillement d’étoiles qu’est la constellation du Cygne. N’attendez pas pour la découvrir !
NGC 7009
Néb. planétaire – Visibilité : L – Constellation : Verseau
Il va falloir patienter un peu cet été pour espérer observer Ngc 7009, surnommée nébuleuse Saturne dans la constellation du Verseau. Elle est à rechercher non loin de l’étoile nu du Verseau, à 1,3°. Petite nébuleuse planétaire, elle apparaît quasi-stellaire dans de petits instruments. Sa forme ovalisée et une structure annulaire sont perceptibles dans un télescope de 250 mm. Très esthétique !
Epsilon de la Lyre
Étoile double – Visibilité : J – T – Constellation : Lyre
Facilement repérable aux côtés de la brillante Vega, dans la constellation de la Lyre, Epsilon est une cible appréciée par les amateurs. Et pourtant, quoi de plus banal que cette étoile double relativement lâche ?
Pourtant, à y regarder de plus près, voire de BEAUCOUP PLUS près, elle dévoile son secret : chaque composante de l’étoile double est elle-même double ! D’où le surnom donné à Epsilon Lyrae : la double-double… Pour cela, il faut évidemment grossir, un oculaire de 7 mm dans un télescope de 200 mm de diamètre permet l’étonnant spectacle.
Jabbah
Étoile double – Visibilité : J – T – Constellation : Scorpion
Encore une autre double-double du ciel d’été, en bien plus serré encore qu’Epsilon Lyrae ! Dans un 200 mm, avec un oculaire de 7mm, seule l’une des deux composantes est tout juste séparée. La seconde l’est presque, si la turbulence qui fait danser les images nous laisse tranquille. Elle prend alors la forme d’une cacahuète ou d’une patate allongée, qu’un instrument de plus grand diamètre séparera plus aisément.
Le repérage de Jabbah (Nu Scorpii) est relativement facile, elle se situe à gauche de la brillante Graffias (Beta Scorpii), dans les pinces du Scorpion.
Ngc 6572
Néb. planétaire – Visibilité : J – T – Constellation : Ophiuchus
La petite émeraude se mérite… Minuscule, d’aspect stellaire aux jumelles, sa coloration émeraude trahit ngc 6572 dans un télescope… Encore faut-il réussir à la pointer dans la constellation d’Ophiuchus !
Plusieurs chemins de repérage sont possibles et un peu tarabiscotés. En voici un : vous partez du petit triangle non loin de Gamma d’Ophiuchus et Cebalrai, formé des étoiles 67, 68 et 70 d’Ophiuchus. Vous prolongez le segment 68 / 70 une fois en remontant, vous arrivez sur 73 d’Ophiuchus. De là, vous remontez de trois degrés vers le nord et vous voilà à bon port…
En grossissant, ngc 6572 arbore une forme plus allongée, de subtils détails apparaissent dans des diamètres supérieurs. Vous pourrez réutiliser la carte de repérages de l’amas IC 4665 ci-dessus
IC 1295 (et NGC 6712)
Néb. planétaire + Amas Glob. – Visibilité : T – Constellation : Écu
Pour qui aime sortir des sentiers battus, voilà une belle curiosité à tenter : un amas globulaire et une nébuleuse planétaire dans le même champ, seulement séparés de 23 minutes d’arc ! L’ensemble est à rechercher dans l’Écu de Sobieski, à 2,5° en-dessous de M 11. (voir carte ci-dessus)
Si l’amas NGC 6712 est déjà (faiblement) accessible aux jumelles, la nébuleuse IC 1295 sera plus délicate à observer, demeurant réellement évidente (avec un filtre O3 ou UHC) dans un télescope de 200mm de diamètre. À ce diamètre, l’amas quant à lui commence à être résolu en étoiles.
NGC 5907 (et M 102)
Galaxies – Visibilité : T – Constellation : Dragon
Vous aimez les galaxies toutes en longueur, effilées, à l’instar de la printanière NGC 4565, la galaxie de l’aiguille ? Avec ces deux spécimens, vous allez être servis ! Elles sont situées dans le deuxième coude du Dragon, à proximité d’Edasich.
Ngc 5907, la moins brillante des deux est aussi la plus spectaculaire. Un télescope de 200mm est un minimum pour l’apercevoir. Mais quel spectacle ! Surnommée la galaxie de l’écharde, elle se présente comme un long fuseau extrêmement fin.
M 102 se trouve à 1,5° de là. Accessible dans une lunette, des diamètres supérieurs permettront de mieux apprécier sa forme effilée.
NGC 6888
Néb. diffuse – Visibilité : T – Constellation : Cygne
Il est temps de grignoter quelque chose. Un croissant, peut-être? Sachez quand même que la tâche sera ardue. La nébuleuse du Croissant n’est pas faite pour les petits instruments et se montre rétive aux observations directes. Elle préfère largement les flashes des paparazzis, euh, des astrophotographes plutôt…
Son repérage sera compliqué, la nébuleuse baignant dans un tapis constellé d’étoiles. Partez de Sadr, l’étoile au cœur de la constellation du Cygne. Descendez progressivement en direction d’Albireo, les yeux du Cygne, et au bout de 2 degrés 44 minutes d’arc, vous y êtes. Enfin seulement si vous observez avec un 200mm minimum muni d’un filtre UHC ou OIII, ainsi qu’un oculaire grand champ. Et avec un ciel bien sombre. et, et… Mais après autant d’efforts, Ngc 6888 vaut tout de même le détour ! (cf. NGC 7000 pour le repérage)
NGC 7008
Néb. planétaire – Visibilité : T – Constellation : Cygne
Voilà un beau défi de repérage que propose ngc 7008 ! Quasiment à mi-chemin entre Deneb et Alderamin (principale étoile de Céphée), légèrement plus proche de cette dernière, vous risquez de tâtonner un certain temps avant de l’accrocher à votre tableau de chasse. Et pourtant, elle mérite le détour.
La Voie Lactée
Galaxie – Visibilité : Œ
Je ne voulais pas terminer ce périple céleste sans m’arrêter sur une dernière destination : la Voie Lactée. On l’oublie parfois, mais elle constitue la galaxie la plus facile à observer dans le ciel ! Inutile de vous dire comment la repérer…
Mais pour l’observer, l’idéal est de vous installer dans un transat, une paire de jumelles à proximité. Et puis laissez-vous plonger dans cette immensité…
aurais-tu un fichier exel ou sheet?, c’est très utile! merci!
Désolé, je n’ai pas établi de fichier excel , mais ce ne devrait pas être compliqué ! Quelles infos seraient utiles à faire apparaître dans le fichier ? Un peu sur le modèle proposé par le Saguaro Astronomy Club et son fichier SAC_DeepSky_81.XLS ?
Belle liste merci ! ca me donne quelques idees pour ce soir
Bonjour,
Merci beaucoup pour cette description passionnée des objets célestes à portée de vue.