Les objets de Messier

Cette page recense l’ensemble des articles présentant les cent-dix objets du catalogue Messier. En supplément, vous retrouverez une biographie de Charles Messier, la présentation des différentes éditions de son catalogue ainsi que des objets « oubliés ». En fin de page, une liste des ressources qui m’ont permis de réaliser ce « marathon Messier » vous est proposée.

Le catalogue


Cliquez sur l’objet recherché pour afficher sa fiche détaillée

Messier 1
Messier 1
Messier 6 dans la constellation du Sagittaire
Messier 6
Messier 11
Messier 11
Messier 16 dans le Serpent
Messier 16
Messier 21 dans le Sagittaire
Messier 21
Messier 26 dans l'Écu de Sobieski
Messier 26
M31
Messier 31
Messier 36 dans le Cocher
Messier 36
M41
Messier 41
M46
Messier 46
(Crop) M 51 dans les Chiens de Chasse
Messier 51
Messier 56 dans la Lyre
Messier 56
Messier 61 dans la Vierge
Messier 61
Triplet
Messier 66
M 71
Messier 71
Messier 76
Messier 76
Messier 81
Messier 81
M 84 (gauche), M 86 (centre), les Yeux (NGC 4435-4438, droite) dans la chaîne de Markarian
Messier 86
Messier 91
Messier 91
Messier 95 (en haut à gauche et M 96
Messier 96
M101 - LOT-2014
Messier 101
Messier 106 dans les Chiens de Chasse
Messier 106
Messier 2
Messier 2
Messier 7, l'amas de Ptolémée
Messier 7
Messier 12 dans la constellation d'Ophiuchus
Messier 12
La nébuleuse du Cygne dans le Sagittaire
Messier 17
Messier 22 dans le Sagittaire
Messier 22
Dumbell
Messier 27
Messier 32
Messier 32
M37
Messier 37
Messier 42
M 47 dans la Poupe, non loin de M46
Messier 47
M52
Messier 52
m57_web
Messier 57
Messier 62 dans le Sagittaire
Messier 62
Messier 67
Messier 67
Messier 72
Messier 72
Messier77
Messier 77
M81-82
Messier 82
M87
Messier 87
M92
Messier 92
M 97 - Nébuleuse du Hibou
Messier 97
Messier 102 dans le Dragon
Messier 102
Messier 107 dans Ophiuchus
Messier 107
Messier 3 (N&B)
Messier 3
M 8 dans le Sagittaire
Messier 8
M 13 - L'amas d'Hercule
Messier 13
Messier 18 dans le Sagittaire
Messier 18
Messier 23 dans le Sagittaire
Messier 23
Messier 28 dans le Sagittaire
Messier 28
M 33
Messier 33
Messier 38
Messier 38
Nébuleuse d'Orion
Messier 43
Messier 48
Messier 48
Messier 53 dans la Chevelure de Bérénice
Messier 53
Messier 58 dans la constellation de la Vierge
Messier 58
M63
Messier 63
Messier 68 dans l'Hydre Femelle
Messier 68
Messier 73
Messier 73
M78
Messier 78
M 83 dans l'Hydre Femelle
Messier 83
Messier 88 dans la Chevelure de Bérénice
Messier 88
Messier 93
Messier 93
Messier 98 dans la Chevelure de Bérénice
Messier 98
M103
Messier 103
Messier 108
Messier 108
Messier 4 dans le Scorpion
Messier 4
Messier 9
Messier 9
Messier 14 dans Ophiuchus
Messier 14
Messier 19 dans le Sagittaire
Messier 19
Messier 24
Messier 24
Messier 29
Messier 29
Messier 34
M39
Messier 39
Messier 44
Messier 44
Messier 49 dans la Vierge
Messier 49
Messier 54 dans le Sagittaire
Messier 54
Messier 59 (en haut à gauche) et Messier 60 (en bas à droite)
Messier 59
M 64 dans la Chevelure de Bérénice
Messier 64
Messier 69 dans le Sagittaire
Messier 69
Messier 74
Messier 74
Messier 79 dans le Lièvre
Messier 79
Chaîne de Markarian
Messier 84
Messier 89 dans la Vierge
Messier 89
Messier 94
Messier 94
Messier 99
Messier 99
Messier 104
Messier 104
Messier 109 dans la Grande Ourse
Messier 109
M5
Messier 5
M10
Messier 10
Messier 15
Messier 15
Nébuleuse Trifide - M 20
Messier 20
Messier 25 dans le Sagittaire
Messier 25
M30
Messier 30
Messier 35
Messier 35
Messier 40 dans la Grande Ourse
Messier 40
M45
Messier 45
Messier 50 dans la Licorne
Messier 50
Messier 55 dans le Sagittaire
Messier 55
Messier 59 (en haut à gauche) et Messier 60 (en bas à droite)
Messier 60
Triplet du Lion
Messier 65
Messier 70 dans le Sagittaire
Messier 70
M 75
Messier 75
Messier 80
Messier 80
Messier 85
Messier 85
Messier 90 dans la constellation de la Vierge
Messier 90
Messier 95 (en haut à gauche et M 96
Messier 95
M100
Messier 100
Messier 105 dans le Lion
Messier 105
Messier 110 dans Andromède
Messier 110

Charles Messier, le Furet des comètes


Charles Messier, surnommé « le furet des comètes » par Louis XV

Charles Messier aurait probablement voulu que l’on retienne de lui ses nombreuses découvertes de comètes. Il n’en fut rien. Pour la plupart des astronomes amateurs actuels, il est surtout synonyme d’un formidable petit catalogue d’objets du ciel profond…

Ce n’est pas la première fois que les choses ne se passent pas comme prévu dans la vie de Messier. Il est né à Badonviller, Meurthe-et-Moselle, ville qui faisait alors partie de la Principauté de Salm, aujourd’hui disparue. Issue d’une famille aisée, son père Nicolas Messier qui a servi dans l’administration de la principauté meurt alors qu’il a onze ans.

À la même époque, victime d’une mauvaise chute, son frère Hyacinthe qui a pris la relève du père le retire de l’école pour assurer son éducation et le préparer au travail administratif.

Parallèlement, le petit Charles développe sa passion de l’observation du ciel. À 14 ans, il observe sa première comète (découverte par Klinkenberg et étudiée de plus près par De Chéseaux), et le 25 juillet 1748, l’éclipse annulaire de soleil visible depuis sa ville natale.

En 1751, Messier a 21 ans et a l’opportunité de monter à Paris. Un choix s’offre à lui : travailler auprès d’un conservateur de palais, ou auprès de l’astronome de la Marine, Nicolas Delisle. Son frère choisit pour lui la seconde option, bien en lui valut…

Formé aux instruments de l’observatoire de Delisle (situé sur l’une des tours de l’hôtel de Cluny) et au relevé méthodique des mesures de positions astronomiques, il consigne sa première observation en 1753 du transit de Mercure.

C’est en 1757 que Charles Messier se met en quête du retour de la comète de Halley, retour qui n’était alors qu’une simple hypothèse. Sa recherche se basait sur les calculs erronés de Delisle. Durant ses tâtonnements, il observe la future M 32, une autre comète et une autre petite tache immobile dans le Taureau : la nébuleuse du Crabe, le futur premier objet de son catalogue…

Halley fut finalement redécouverte par l’astronome amateur allemand Johann Georg Palitzsch dans la nuit de Noël de 1758, un mois avant Messier. De cette frustration naîtra en lui son goût pour la chasse aux comètes. Durant les années qui suivirent, Delisle finira par lui donner le champ libre pour faire ses propres recherches. Il enchaîne alors observations et découvertes de comètes.

Ce n’est qu’en 1764 et sa première découverte originale, l’amas globulaire M 3, qu’il entreprend sérieusement de rechercher minutieusement tous ces objets susceptibles d’être pris pour des comètes. Il reprend ainsi tous les catalogues connus à l’époque, les écrits des astronomes Le Gentil, Lacaille, Halley, Hevelius, Derham… Cette année 1764, il décroche 19 objets à son palmarès !

Alors qu’il est de plus en plus reconnu hors de France en intégrant de prestigieuses académies des sciences à l’étranger, il devra attendre 1770 pour enfin être élu à l’académie des sciences de Paris. Cette même année, Charles épouse Marie-Françoise de Vermauchampt qu’il connaît depuis une quinzaine d’années. L’année suivante, il est enfin nommé astronome de la marine. Sa femme et le fils qu’elle vient de mettre au monde meurent en 1772.

En 1774, grâce à Jérôme de Lalande, Messier se fait officiellement présenter Pierre Méchain qui collabora activement à l’élaboration du catalogue par ses multiples découvertes.

Victime d’un grave accident en 1782 qui l’éloigna de ses recherches durant plus d’un an, mais aussi impressionné par le travail et les découvertes de l’astronome William Herschel, il se concentre par la suite sur l’étude des comètes. Il découvre sa dernière comète le 12 juillet 1801, portant le nombre total de ses découvertes à 20 (13 originales, 7 co-découvertes). Méchain, devenu entre-temps directeur de l’observatoire de Paris, meurt de la fièvre jaune en Espagne en 1804.

C’est un Messier, fatigué et diminué, qui écorne sa réputation en publiant en 1806 un mémoire liant la grande comète de 1769 à la naissance de Napoléon. Sa vue a considérablement baissé, il est frappé en 1815 par un accident vasculaire cérébral. Charles Messier meurt chez lui à Paris le 12 avril 1817 à 87 ans.

Outre son catalogue, il donnera son nom à un cratère lunaire et à un astéroide.

Source biographique : http://messier.obspm.fr/xtra/history/biograph.html

Le catalogue Messier


Dans l’édition de 1798 de Connaissance des temps, Messier explique ainsi la genèse de son catalogue :

On trouvera dans le volume de l’Académie de 1771, le catalogue des nébuleuses et des amas d’étoiles, que l’on découvre parmi les étoiles fixes sur l’horizon de Paris (…) je m’en étais occupé depuis 1758. Ce qui me détermina à entreprendre ce catalogue, ce fut la nébuleuse que je découvris au-dessus de la corne méridionale du Taureau, le 12 septembre I758, en observant la comète de cette année(…)

Je l’observai depuis le l4 août jusqu’au 2 novembre (c’est la première de mes comètes) : cette nébuleuse de la corne du Taureau avait quelque ressemblance avec la comète , pour sa forme et sa lumière ; ce fut cette ressemblance qui me détermina à entreprendre la recherche des autres, pour mettre les astronomes à même de ne pas confondre les nébuleuses avec des comètes qui commencent à paraître; je les observais encore avec des lunettes propres à la recherche des comètes , et c’est à ce dessein que j’en ai formé mon catalogue.

En 1771, un an à peine sa nomination à l’académie royale des sciences de Paris, il présente un mémoire comportant la première version de son catalogue. Il recense une quarantaine d’objets auxquels il ajoute quelques amas et nébuleuses bien connus (nébuleuse d’Orion, la crèche, les Pléiades…) pour porter le nombre à 45.

Le mémoire incluant la première édition du catalogue Messier est publié en 1774 dans Mémoires de l’Académie royale des sciences de l’année 1771.

Le passage de la comète de 1779 dans la constellation de la Vierge permet à Charles Messsier de découvrir de nombreuses « nébuleuses » (la nature galactique de ces objets ne sera découverte que bien plus tard) et ainsi compléter son catalogue. Il publie une version révisée en 1780 avec 70 objets au total (68 objets et deux autres rajoutés dans les errata).

Cette seconde édition de 1780 regroupant 68 objets est consultable en ligne :
La Connaissance des temps pour l’année commune 1783 avec les errata disponibles dans le même ouvrage (et l’ajout des objets M 69 et 70) : Errata

Les années 1780-1781 voient Messier et Méchain redoubler d’effort dans leurs observations. Le catalogue atteint la centaine d’objets. M 101 à 103 sont rajoutés sans vérification préalable avant la publication de la troisième édition du catalogue.

L’édition de référence publiée en 1781 (pour l’année 1784) avec 103 objets recensés :
La Connaissance des temps, ou connaissance des mouvements célestes, pour l’année bissextile 1784

Messier confia à plusieurs reprises sa volonté de réviser encore une fois son catalogue. Il n’en fut rien. Des sept derniers objets intégrés tardivement bien après la mort de Messier, tel le Petit Poucet, il nous faut rechercher les petits cailloux laissés ici et là pour reconstituer la genèse de leur découverte.

Une lettre de Pierre Méchain écrite en 1783 et publiée en 1786 dans Nouveaux Mémoires de l’Académie Royale des Sciences et Belles-Lettres, année MDCCLXXXII fut très utile pour démêler l’écheveau. Il y décrit la découverte des objets M 104 à M 109… Tout en doutant de la réalité de M 102. Messier avait par ailleurs ajouté à la main la découverte de M104 dans son exemplaire personnel du catalogue (non disponible en ligne).

Quant à M 110, un dessin réalisé par Messier en 1773 représentant M 31, M 32 et « Messier 1773, plus faible » (M 110) a été publié en 1807 dans « Mémoires de la classe des sciences mathématiques et physiques de l’Institut National de France« 

Un exemplaire des Connaissances des temps édition 1798 (page 491) en version complète dénichée à la bibliothèque nationale d’Autriche confirme la découverte de M 110 !

Vous retrouverez tous les détails de leur découverte en parcourant les articles M 104 à M 110

Malgré le travail minutieux de vérification effectué par Messier, quelques objets ont incorrectement été reportés. Ils ont été longtemps considérés comme manquants. C’est le cas de M40 (identifié en 1966 comme étant l’étoile double Winnecke 4), M 47 (identifié en 1959 pour une erreur de signe en ascension droite), M 48 (une erreur de 5°, identifié en 1934 comme étant NGC 2548), M 91 (identifié en 1969, Messier s’était trompé d’objet référentiel). Quant à M 102, Méchain pensait qu’il s’agissait d’une duplication de M 101. En consultant les notes personnelles de Messier, il semble que ce ne soit pas le cas.

Les ressources bibliographiques


Pour rédiger l’ensemble des articles présentant les objets de Messier, je me suis appuyé sur les ressources suivantes :

Ma tâche a grandement été facilitée par la numérisation des ouvrages cités plus haut, et notamment et notamment ceux de la BNF disponibles via son site Gallica (voir plus haut) .

Le site messier-objects.com a été ma première inspiration. Site très complet, l’idée de proposer une version francophone m’est venue très rapidement. https://www.messier-objects.com/

Il m’a fallu croiser les données qui ne s’accordaient pas toujours entre elles. Déterminer les distances a souvent été un casse-tête. Fallait-il choisir le résultat de la plus récente étude, ou celle la plus communément reconnue ? Wikipédia m’a parfois permis de faire des choix…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_objets_de_Messier

Pour départager tout le monde, le recours au Centre de Données Astronomiques de Strasbourg a été bien utile…
http://simbad.u-strasbg.fr/simbad/

Des articles parfois anciens, mais une mine d’informations historiques indispensables :
http://messier.obspm.fr/Messier_f.html

Mon livre de chevet. Celui qui m’a permis comme jamais de découvrir les splendeurs du ciel profond. Forcément, il a tenu un rôle important dans le projet.
http://splendeursducielprofond.eklablog.fr/les-splendeurs-du-ciel-profond-en-5-volumes-p562872

Je me suis souvent basé sur le catalogue SAC pour établir les mémos des articles.
https://www.saguaroastro.org/sac-downloads/

L’ensemble des cartes ont été créées sur le logiciel Cartes du Ciel (Skychart) développé par Patrick Chevalley https://ap-i.net/skychart/doku.php?id=fr/start


Signature de Charles Messier