Cette page recense l’ensemble des articles présentant les cent-dix objets du catalogue Messier. En supplément, vous retrouverez une biographie de Charles Messier, la présentation des différentes éditions de son catalogue ainsi que des objets « oubliés ». En fin de page, une liste des ressources qui m’ont permis de réaliser ce « marathon Messier » vous est proposée.
Le catalogue
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Charles Messier, le Furet des comètes
Charles Messier aurait probablement voulu que l’on retienne de lui ses nombreuses découvertes de comètes. Il n’en fut rien. Pour la plupart des astronomes amateurs actuels, il est surtout synonyme d’un formidable petit catalogue d’objets du ciel profond…
Ce n’est pas la première fois que les choses ne se passent pas comme prévu dans la vie de Messier. Il est né à Badonviller, Meurthe-et-Moselle, ville qui faisait alors partie de la Principauté de Salm, aujourd’hui disparue. Issue d’une famille aisée, son père Nicolas Messier qui a servi dans l’administration de la principauté meurt alors qu’il a onze ans.
À la même époque, victime d’une mauvaise chute, son frère Hyacinthe qui a pris la relève du père le retire de l’école pour assurer son éducation et le préparer au travail administratif.
Parallèlement, le petit Charles développe sa passion de l’observation du ciel. À 14 ans, il observe sa première comète (découverte par Klinkenberg et étudiée de plus près par De Chéseaux), et le 25 juillet 1748, l’éclipse annulaire de soleil visible depuis sa ville natale.
En 1751, Messier a 21 ans et a l’opportunité de monter à Paris. Un choix s’offre à lui : travailler auprès d’un conservateur de palais, ou auprès de l’astronome de la Marine, Nicolas Delisle. Son frère choisit pour lui la seconde option, bien en lui valut…
Formé aux instruments de l’observatoire de Delisle (situé sur l’une des tours de l’hôtel de Cluny) et au relevé méthodique des mesures de positions astronomiques, il consigne sa première observation en 1753 du transit de Mercure.
C’est en 1757 que Charles Messier se met en quête du retour de la comète de Halley, retour qui n’était alors qu’une simple hypothèse. Sa recherche se basait sur les calculs erronés de Delisle. Durant ses tâtonnements, il observe la future M 32, une autre comète et une autre petite tache immobile dans le Taureau : la nébuleuse du Crabe, le futur premier objet de son catalogue…
Halley fut finalement redécouverte par l’astronome amateur allemand Johann Georg Palitzsch dans la nuit de Noël de 1758, un mois avant Messier. De cette frustration naîtra en lui son goût pour la chasse aux comètes. Durant les années qui suivirent, Delisle finira par lui donner le champ libre pour faire ses propres recherches. Il enchaîne alors observations et découvertes de comètes.
Ce n’est qu’en 1764 et sa première découverte originale, l’amas globulaire M 3, qu’il entreprend sérieusement de rechercher minutieusement tous ces objets susceptibles d’être pris pour des comètes. Il reprend ainsi tous les catalogues connus à l’époque, les écrits des astronomes Le Gentil, Lacaille, Halley, Hevelius, Derham… Cette année 1764, il décroche 19 objets à son palmarès !
Alors qu’il est de plus en plus reconnu hors de France en intégrant de prestigieuses académies des sciences à l’étranger, il devra attendre 1770 pour enfin être élu à l’académie des sciences de Paris. Cette même année, Charles épouse Marie-Françoise de Vermauchampt qu’il connaît depuis une quinzaine d’années. L’année suivante, il est enfin nommé astronome de la marine. Sa femme et le fils qu’elle vient de mettre au monde meurent en 1772.
En 1774, grâce à Jérôme de Lalande, Messier se fait officiellement présenter Pierre Méchain qui collabora activement à l’élaboration du catalogue par ses multiples découvertes.
Victime d’un grave accident en 1782 qui l’éloigna de ses recherches durant plus d’un an, mais aussi impressionné par le travail et les découvertes de l’astronome William Herschel, il se concentre par la suite sur l’étude des comètes. Il découvre sa dernière comète le 12 juillet 1801, portant le nombre total de ses découvertes à 20 (13 originales, 7 co-découvertes). Méchain, devenu entre-temps directeur de l’observatoire de Paris, meurt de la fièvre jaune en Espagne en 1804.
C’est un Messier, fatigué et diminué, qui écorne sa réputation en publiant en 1806 un mémoire liant la grande comète de 1769 à la naissance de Napoléon. Sa vue a considérablement baissé, il est frappé en 1815 par un accident vasculaire cérébral. Charles Messier meurt chez lui à Paris le 12 avril 1817 à 87 ans.
Outre son catalogue, il donnera son nom à un cratère lunaire et à un astéroide.
Source biographique : http://messier.obspm.fr/xtra/history/biograph.html
Le catalogue Messier
Dans l’édition de 1798 de Connaissance des temps, Messier explique ainsi la genèse de son catalogue :
On trouvera dans le volume de l’Académie de 1771, le catalogue des nébuleuses et des amas d’étoiles, que l’on découvre parmi les étoiles fixes sur l’horizon de Paris (…) je m’en étais occupé depuis 1758. Ce qui me détermina à entreprendre ce catalogue, ce fut la nébuleuse que je découvris au-dessus de la corne méridionale du Taureau, le 12 septembre I758, en observant la comète de cette année(…)
Je l’observai depuis le l4 août jusqu’au 2 novembre (c’est la première de mes comètes) : cette nébuleuse de la corne du Taureau avait quelque ressemblance avec la comète , pour sa forme et sa lumière ; ce fut cette ressemblance qui me détermina à entreprendre la recherche des autres, pour mettre les astronomes à même de ne pas confondre les nébuleuses avec des comètes qui commencent à paraître; je les observais encore avec des lunettes propres à la recherche des comètes , et c’est à ce dessein que j’en ai formé mon catalogue.
En 1771, un an à peine sa nomination à l’académie royale des sciences de Paris, il présente un mémoire comportant la première version de son catalogue. Il recense une quarantaine d’objets auxquels il ajoute quelques amas et nébuleuses bien connus (nébuleuse d’Orion, la crèche, les Pléiades…) pour porter le nombre à 45.
Le mémoire incluant la première édition du catalogue Messier est publié en 1774 dans Mémoires de l’Académie royale des sciences de l’année 1771.
Le passage de la comète de 1779 dans la constellation de la Vierge permet à Charles Messsier de découvrir de nombreuses « nébuleuses » (la nature galactique de ces objets ne sera découverte que bien plus tard) et ainsi compléter son catalogue. Il publie une version révisée en 1780 avec 70 objets au total (68 objets et deux autres rajoutés dans les errata).
Cette seconde édition de 1780 regroupant 68 objets est consultable en ligne :
La Connaissance des temps pour l’année commune 1783 avec les errata disponibles dans le même ouvrage (et l’ajout des objets M 69 et 70) : Errata
Les années 1780-1781 voient Messier et Méchain redoubler d’effort dans leurs observations. Le catalogue atteint la centaine d’objets. M 101 à 103 sont rajoutés sans vérification préalable avant la publication de la troisième édition du catalogue.
L’édition de référence publiée en 1781 (pour l’année 1784) avec 103 objets recensés :
La Connaissance des temps, ou connaissance des mouvements célestes, pour l’année bissextile 1784
Messier confia à plusieurs reprises sa volonté de réviser encore une fois son catalogue. Il n’en fut rien. Des sept derniers objets intégrés tardivement bien après la mort de Messier, tel le Petit Poucet, il nous faut rechercher les petits cailloux laissés ici et là pour reconstituer la genèse de leur découverte.
Une lettre de Pierre Méchain écrite en 1783 et publiée en 1786 dans Nouveaux Mémoires de l’Académie Royale des Sciences et Belles-Lettres, année MDCCLXXXII fut très utile pour démêler l’écheveau. Il y décrit la découverte des objets M 104 à M 109… Tout en doutant de la réalité de M 102. Messier avait par ailleurs ajouté à la main la découverte de M104 dans son exemplaire personnel du catalogue (non disponible en ligne).
Quant à M 110, un dessin réalisé par Messier en 1773 représentant M 31, M 32 et « Messier 1773, plus faible » (M 110) a été publié en 1807 dans « Mémoires de la classe des sciences mathématiques et physiques de l’Institut National de France«
Un exemplaire des Connaissances des temps édition 1798 (page 491) en version complète dénichée à la bibliothèque nationale d’Autriche confirme la découverte de M 110 !
Vous retrouverez tous les détails de leur découverte en parcourant les articles M 104 à M 110
Malgré le travail minutieux de vérification effectué par Messier, quelques objets ont incorrectement été reportés. Ils ont été longtemps considérés comme manquants. C’est le cas de M40 (identifié en 1966 comme étant l’étoile double Winnecke 4), M 47 (identifié en 1959 pour une erreur de signe en ascension droite), M 48 (une erreur de 5°, identifié en 1934 comme étant NGC 2548), M 91 (identifié en 1969, Messier s’était trompé d’objet référentiel). Quant à M 102, Méchain pensait qu’il s’agissait d’une duplication de M 101. En consultant les notes personnelles de Messier, il semble que ce ne soit pas le cas.
Les ressources bibliographiques
Pour rédiger l’ensemble des articles présentant les objets de Messier, je me suis appuyé sur les ressources suivantes :
Ma tâche a grandement été facilitée par la numérisation des ouvrages cités plus haut, et notamment et notamment ceux de la BNF disponibles via son site Gallica (voir plus haut) .
Le site messier-objects.com a été ma première inspiration. Site très complet, l’idée de proposer une version francophone m’est venue très rapidement. https://www.messier-objects.com/
Il m’a fallu croiser les données qui ne s’accordaient pas toujours entre elles. Déterminer les distances a souvent été un casse-tête. Fallait-il choisir le résultat de la plus récente étude, ou celle la plus communément reconnue ? Wikipédia m’a parfois permis de faire des choix…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_objets_de_Messier
Pour départager tout le monde, le recours au Centre de Données Astronomiques de Strasbourg a été bien utile…
http://simbad.u-strasbg.fr/simbad/
Des articles parfois anciens, mais une mine d’informations historiques indispensables :
http://messier.obspm.fr/Messier_f.html
Mon livre de chevet. Celui qui m’a permis comme jamais de découvrir les splendeurs du ciel profond. Forcément, il a tenu un rôle important dans le projet.
http://splendeursducielprofond.eklablog.fr/les-splendeurs-du-ciel-profond-en-5-volumes-p562872
Je me suis souvent basé sur le catalogue SAC pour établir les mémos des articles.
https://www.saguaroastro.org/sac-downloads/
L’ensemble des cartes ont été créées sur le logiciel Cartes du Ciel (Skychart) développé par Patrick Chevalley https://ap-i.net/skychart/doku.php?id=fr/start