Galaxie
Constellation d’Andromède
Identification
Coordonnées : 00 40 22 (AD) +41 41 07 (DEC)
Nom commun : Néant
Numéros catalogues : NGC 205, UGC 426
Dans les atlas : Pages 60 (U2000), 4 (TI), 3 (PSA), 17-36 (DSH), 10 (ANP)
Messier 110 en images
Ce qu’il faut savoir de Messier 110
Découverte
M 110 est une galaxie elliptique naine située dans la constellation d’Andromède, cent dixième entrée du catalogue Messier qu’elle intégra… en 1967, grâce à l’astronome gallois Kenneth Glyn Jones. Charles Messier la découvrit le 10 août 1773, en omettant de l’intégrer à son catalogue. (cf. observation historique)
Structure
Galaxie satellite de M31 dont elle est distante de 150000 années lumière, Messier 110 se situe à 2,7 millions d’a.l. de nous. Avec des dimensions apparentes de 21 x 11 minutes d’arc, son diamètre réel atteint 17000 a.l. Il s’agit d’une galaxie elliptique particulière, car elle possède des structures sombres de poussières, probablement dues à des interactions avec sa brillante voisine. De plus, elle montre des signes de formations récentes d’étoiles avec la présence de jeunes étoiles bleues en son sein.
Sa masse est estimée entre 4 et 15 milliards de masses solaires. M 110 ne semble pas contenir de trou noir supermassif en son centre. La galaxie serait peuplée de dix milliards d’étoiles environ. On dénombre jusqu’à 8 amas globulaires, ce qui est plutôt remarquable pour une galaxie naine. Une nova de magnitude + 18,1 a pu être observée en 1999.
Mémo
Magnitude visuelle : +8,9 – Magnitude surfacique : +14 – Diamètre apparent : 21′ x 11′ – Visible entre 48°S et 90°N – Période d’observation favorable : Automne.
Observation historique
Charles Messier observa pour la première fois M 110 le 10 août 1773. Il aurait pu par conséquent l’intégrer dans son catalogue paru en 1774, ou du moins dans son édition enrichie de 1781. Il n’en fut rien, pour une raison simple : ce n’est qu’en 1795 qu’il détermina précisément les coordonnées de la galaxie. Cet oubli passera inaperçu jusqu’au 20ème siècle. Ni Caroline Herschel qui découvrit indépendamment la galaxie le 27 août 1783, ni les nombreux observateurs qui lui succédèrent depuis n’eurent vent de la découverte de Messier.
Pourtant, tel le Petit Poucet, Messier jalonna son parcours de quelques indices. Et d’abord ce dessin publié en 1807 dans « Mémoires de la classe des sciences mathématiques et physiques de l’Institut National de France », avec, dans le coin supérieur droit du dessin, une petite tache annotée « Messier 1773 plus faible » (1)
M110 raconté par Charles Messier
Mais il y a mieux. Charles Messier, avait en effet décrit la petite galaxie dès 1798 dans un ouvrage intitulé « Mélanges d’astronomie ». Pourquoi l’avoir publié ici et pas dans « Connaissance des temps » comme précédemment pour son catalogue ? Tout simplement parce que « Mélanges d’astronomie » est une annexe de « Connaissance des temps », publiée séparément car elle contenait des dates et des mesures qui n’étaient pas celles de la République française…
Malheureusement, à ce jour, l’ouvrage (disponible à la BNF) n’est pas encore numérisé. MISE À JOUR Nous ne disposions jusqu’à présent que d’une traduction en français d’une traduction en anglais de la description originale de Messier !
Le 10 août, j’ai examiné, sous un très beau ciel, la belle nébuleuse de la ceinture d’Andromède [M31], avec mon réfracteur achromatique, que j’avais fait agrandir 68 fois, pour créer un dessin comme celui d’Orion [M42] (Mém. de l’acad. 1771, page 460). J’ai vu cette [nébuleuse] que [Citoyen] C. Legentil a découverte le 29 octobre 1749 [M32]. J’en ai aussi vu une nouvelle, plus pâle, placée au nord de la grande [nébuleuse], qui en était éloignée sur 35′ en ascension droite et 24′ en déclinaison. Il m’a paru étonnant que cette faible nébuleuse ait échappé aux astronomes et à moi-même, depuis la découverte de la grande [nébuleuse] par Simon Marius en 1612, car en observant la grande [nébuleuse], la petite est située sur le même champ [visible] de l’optique du télescope. Je vais donner un dessin de cette nébuleuse remarquable dans la ceinture d’Andromède, avec les deux petites qui l’accompagnent.
– Mélanges d’astronomie an VI, éd. Duprat. Paru en 1798 (ou 1797 d’après la BNF)
Voici maintenant l’original, disponible en version numérisée, découvert… à la Österreichische Nationalbibliothek, la bibliothèque nationale d’Autriche ! Merci au patient travail du secrétariat de l’IMCCE qui suite à ma requête, a retrouvé ce précieux document… que voici ! |
(Source : p. 491 du doc numérisé, p.461 de l’ouvrage)
Repérer Messier 110 dans la constellation d’Andromède
Si repérer M 110 à 39′ NO de sa brillante voisine M 31 ne présentera aucune difficulté, son éclat diffus et peu contrasté la rendra un peu plus délicate à observer.
Messier 110 en détails
Ressources externes
(1) Lire aussi la description de M31 et ses galaxies satellites par Charles Messier qui accompagne la gravure publiée en 1807 : https://books.google.fr/books?id=PnVFAAAAcAAJ&hl=fr&pg=PA206#v=onepage&q&f=false
Un bel ensemble aux jumelles avec M31 & M32
Bravo Eric, pour toutes ces explications. La cerise sur le gâteau, les commentaires de Messier.